Rubber Soul

Rubber Soul est le sixième album des Beatles. Il est sorti en Angleterre le 3 décembre 1965 après avoir été enregistré en octobre et novembre, en uniquement quatre semaines, afin d'être disponible pour Noël.



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Album des Beatles - The Beatles - Album musical sorti en 1965 - Album publié par Capitol Records

Rubber Soul
Album par The Beatles
Sortie 3 décembre 1965
Enregistrement octobre 1965
aux studios Abbey Road
Durée 39 min 43
Genre (s) rock
Producteur (s) George Martin
Label Parlophone
Albums de The Beatles
Help (1965)
Revolver (1966)

Rubber Soul est le sixième album des Beatles. Il est sorti en Angleterre le 3 décembre 1965 après avoir été enregistré en octobre et novembre, en uniquement quatre semaines, afin d'être disponible pour Noël. Cet album fut acclamé par la critique et rencontra un grand succès commercial. Il est produit par George Martin (qui joue d'autre part du piano sur In My Life) pour Parlophone, un division d'EMI Records.

Au Royaume-Uni, il entre directement à la première place des charts et y reste 8 semaines (pour une présence totale de 47 semaines). Il sort aux États-Unis le 6 décembre 1965 (avec une liste de chansons un peu différente) et reste 59 semaines dans le hit-parade. Il occupe la première place pendant six semaines en janvier et février 1966. On dénombre 1 200 000 copies vendues en neuf jours, et quatre millions jusqu'à actuellement uniquement aux Etats-Unis.

Rubber Soul est un album-charnière dans la carrière des Beatles, car ils sortent de leur période bons garçons. L'ensemble des chansons sont rédigées par les membres du groupe. Un nouvel instrument est utilisé : le sitar sur Norwegian Wood (This Bird Has Flown) . Le groupe s'inspire d'autre part de Bob Dylan pour les paroles. John Lennon et Paul McCartney y traitent, entre autres, des relations amoureuses complexes.

Un album de reprises de Rubber Soul (surnommé le Tribute album) est sorti en 2005 : This Bird Has Flown - A 40th Anniversary Tribute to the Beatles'Rubber Soul (article en anglais) .

Caractéristiques artistiques

Réalisation

Quand les Beatles se mettent à la réalisation de cet album, leur univers a énormément évolué, en raison, surtout, de leur découverte de la marijuana qu'ils fument abondamment à cette époque[1], puis du LSD, qui n'est pas encore, en 1965, une substance illicite, quoiqu'étant un puissant hallucinogène dont John Lennon va devenir particulièrement friand. Ces psychotropes ont une influence notable sur leurs compositions. Rubber Soul en est une première illustration.

Au milieu d'incessantes tournées, les Beatles n'auront que quatre semaines, à l'automne 1965, pour réaliser ce disque. Ils manquent même de chansons, tant les évènements se bousculent tandis qu'approche le moment d'entrer en studio. Pour la première fois, John Lennon et Paul McCartney vont devoir se «forcer» à écrire une douzaine de titres dans l'urgence, ce qui, admettront-ils plus tard, a un coté «impossible»[2]. Mais leur puissance créatrice décuplée et les techniques d'enregistrement en studio en forte progression, feront finalement de Rubber Soul un tournant dans leur carrière. Une transition entre le très "pop classique" Help! et les idées expérimentales de Revolver. Comme le note John Lennon, il marque la fin de leur période «tribale infantile»[3]

Leurs voix aussi changent et deviennent moins "claires", effet de l'âge et des tournées intensives, mais également de filtres électroniques particulièrement perceptibles sur un équipement à haute fidélité (encore rare à l'époque).

La technique d'écriture en tandem de John Lennon et Paul McCartney est alors à son apogée. Au quotidien ou presque, l'un amène une chanson dont la trame est plus ou moins avancée, l'autre y ajoute des paroles ou une idée musicale supplémentaire.

«Les choses étaient en train de changer», explique Paul McCartney, «on s'éloignait des machins pop comme Thank You Girl , From Me to You et She Loves You. Le répertoire du début était directement conçu pour nos fans et leur signifiait «s'il vous plait, achetez ce disque», mais là, on en était arrivés à un point où on se disait «Ca on l'a fait, désormais, on peut se mettre à écrire des chansons moins réalistes, plus abstraites», et puis d'autres gens émergeaient qui nous influençaient. A cette époque là, Bob Dylan avait une grosse influence sur nous»[1]. Il ajoute : «En 1965, John et moi écrivions plutôt bien. On avait pas mal de métier. Pendant longtemps, on n'a pas eu assez de chansons originales en magasin, mais on s'y est mis à l'époque de Rubber Soul. La majorité du temps, on écrivait ensemble [... ], on cherchait ce qui manquait de mélodie, et le thème principal et au bout de trois ou quatre heures, c'était dans la boîte! Je ne me rappelle pas être sorti de ces séances d'écriture sans qu'on ait terminé une chanson».

Leur immense succès est pour eux la garantie d'une liberté de plus en plus grande dans la création et la possibilité de bousculer les codes en vigueur (par exemple les horaires, ou le simple fait de pouvoir se déplacer de la salle d'enregistrement à la cabine, devant la table de mixage) dans les austères studios d'EMI. «C'est à cette époque que nous avons pris le pouvoir dans les studios» note John Lennon[1], mais aussi le contrôle total sur leur art.

Les locaux de ce qui se nomme toujours «studios EMI» (ils deviendront «Abbey Road» plus tard), fourmillent d'instruments en tous genres, jusqu'aux placards, et les jeunes musiciens dont l'esprit s'est ouvert en grand, intéressés désormais à l'ensemble des formes de musique, commencent à tester ainsi qu'à intégrer les sons les plus divers dans leurs chansons. «On aurait pu emmener un éléphant dans le studio pour peu qu'il produise un son intéressant» raconte Ringo Starr[1]. «Principal, c'est qu'on entendait tout d'un coup des sons qu'on était incapables d'entendre jusque là. Et puis on a été plus influencés par la musique des autres. Tout explosait à cette époque-là. Y compris nous, parce qu'on grandissait toujours», explique George Harrison[1]

C'est ainsi que le guitariste des Beatles, qui vient de s'acheter un sitar car il est tombé amoureux de la musique indienne en écoutant les disques de Ravi Shankar, est amené à l'utiliser spontanément sur la chanson Norwegian Wood (This Bird Has Flown) de John Lennon. Grande première dans le rock, belle réussite et porte grande ouverte, dans laquelle pourra s'engouffrer Brian Jones pour construire quelques mois plus tard le riff du tube Paint It, Black des Rolling Stones.

Rubber Soul se définit par une rupture avec la «trame 4 périodes» typique des premières chansons du groupe : un couplet, un autre couplet, un moment d'instrumental ou pont, une reprise du second couplet. Les Beatles, qui ne veulent pas devenir victimes d'un «procédé», rendent ici moins prévisible l'alternance de leurs parties chantées et vocales. Rupture toujours : la quatrième chanson de Rubber Soul, Nowhere Man est la première chanson des Beatles ne parlant pas d'amour ; elle s'aventure sur le terrain existentialiste cher aux campus, à la manière de Simon et Garfunkel. Rupture toujours : il n'y a pas une seule reprise d'un quelconque standard du rock'n'roll ou autre sur ce sixième disque des Beatles. Et il n'y en aura plus jamais…

Titre

Le titre de l'album («âme en caoutchouc») vient d'une idée de Paul McCartney[1]. C'est un jeu de mots à partir de Rubber Sole (semelle en caoutchouc) et Plastic Soul (âme plastique, ou toc, ou factice, ou encore influençable). «C'était comme Yer Blues je suppose, ça voulait dire Soul à l'anglaise, Rien qu'un jeu de mots» explique John Lennon. Paul McCartney précise : «Je crois que le titre est venu d'une remarque qu'un vieux bluesman avait fait à propos de Mick Jagger. J'ai quelques bandes de nous jouant I'm Down[4] et là dessus, on m'entend parler de Mick. Je raconte que je viens de lire un truc sur un vieux type américain qui a dit «Mick Jagger, mec, ouais, ils sont bons, mais c'est de la Plastic Soul». Et Plastic Soul a été le germe de l'idée de Rubber Soul». [1]

Pochette

La pochette finale est due à un hasard heureux. La photo est de Robert Freeman, elle a été prise dans le jardin de la maison de John Lennon à Kenwood, Weybridge, qui offrait au photographe les couleurs souhaitées (vert, brun et noir).

Le hasard tient en fait dans son aspect déformé. Paul McCartney le relate ainsi : «Robert nous montrait les diapositives ; il utilisait un morceau de carton de la taille d'une pochette de disque pour projeter les photos dessus afin qu'on puisse voir à quoi ressemblerait le résultat. Nous venions juste de choisir la photo quand le carton a basculé légèrement en arrière, déformant l'image. Elle était étirée et on a dit : "C'est ça, Rubber So-o-oul, eh, eh ! Tu peux nous refaire ça?»

A propos de cette pochette le commentaire de George Harrison fut le suivant : «Nous avions perdu notre étiquette de petits innocents, notre naïveté, et Rubber Soul était le premier disque où nous avions l'air de vrais fumeurs d'herbe».

La «Butcher Cover»

La Butcher Cover (pochette boucher) est une partie intégrante de la légende des Beatles. Les chansons de Rubber Soul sont réparties aux Etats-Unis par Capitol Records sur deux disques distincs. Le premier, commercialisé le 6 décembre 1965, porte le même titre, avec la même pochette, mais ne contient que 12 chansons dont It's Only Love et I've Just Seen a Face, en provenance de l'édition britannique de l'album Help!. Le second, mis en vente le 15 juin 1966, s'appelle Yesterday and Today et contient, hormis Drive My Car, What Gœs On, If I Needed Someone et Nowhere Man, tous issus de l'édition britannique de Rubber Soul, We Can Work It Out et Day Tripper, sorties en single le 3 décembre 1965 au Royaume-Uni, mais aussi trois titres de Revolver et deux de Help! dont Yesterday. Pour la pochette de ce disque, le groupe pose en blouses de bouchers, entouré de poupées décapitées et de morceaux de viande[5], sur une idée du photographe Robert Withaker[1]. John Lennon raconte même à ce propos : «Ma première idée était de décapiter Paul. Mais il n'a pas voulu !». Pressé et commercialisé, le disque fait immédiatement scandale. En catastrophe, Capitol le retire de la vente et résout le problème en collant une nouvelle photo par dessus l'image politiquement incorrecte[6]. Les fans s'amuseront par conséquent, comme le raconte Ringo Starr «à la décoller à la vapeur»[1] pour découvrir en dessous l'objet du scandale. La Butcher Cover est devenue une authentique pièce de collection...

Réception

L'album est resté quarante deux semaines dans les charts britanniques (du 11 décembre 1965 à septembre 1966). Le 25 décembre 1965, Rubber Soul dépasse en termes de vente l'album Help! (le précédent album du groupe). En mai 1987, il revient dans les charts pendant trois semaines.

En 1998 le magazine Q donne Rubber Soul comme étant le quarantième meilleur album de l'ensemble des temps. En 2003, la chaîne de télévision VH1 place l'album à la sixième place de son propre classement, et le magazine Rolling Stone, à la cinquième place.

La France étant à l'époque presque au repos au mois d'août (et presque personne n'y partant avec son électrophone), l'annonce de l'album Help! y avait été reportée à la rentrée de septembre pour que l'album monte vite et haut dans les hit-parades. Les fans voient par conséquent deux albums des Beatles paraître en trois mois (contre une cadence à peu prés bisannuelle pour les précédents)..

Le chanteur Franck Alamo, invité par Daniel Filipacchi à l'émission Salut les copains et qui a entendu répéter les Beatles dans les studios d'Abbey Road, s'aperçoit que les chansons qu'il a entendues ne sont pas sur Rubber Soul. La cadence de sortie des deux derniers albums l'incite à hasarder en direct à quelques millions de jeunes un pronostic : l'album suivant est déjà en chantier, et arrivera bientôt. Ce ne sera pas le cas et on croira longtemps à une erreur du chanteur.

Liste des chansons

Édition originale

Toutes les chansons sont rédigées et composées par John Lennon et Paul McCartney, sauf mention contraire.  

Face A
No Titre Durée
1. Drive My Car  2 :25
2. Norwegian Wood (This Bird Has Flown)   2 :05
3. You Won't See Me  3 :20
4. Nowhere Man  2 :43
5. Think for Yourself (George Harrison) 2 :19
6. The Word  2 :43
7. Michelle  2 :40
Face B
No Titre Durée
8. What Gœs On (John Lennon, Paul McCartney, Ringo Starr) 2 :44
9. Girl  2 :30
10. I'm Looking Through You  2 :25
11. In My Life  2 :27
12. Wait  2 :23
13. If I Needed Someone (George Harrison) 2 :20
14. Run for Your Life  2 :19
35 :50

Édition américaine

Toutes les chansons sont rédigées et composées par John Lennon et Paul McCartney, sauf mention contraire.  

Face A
No Titre Durée
1. I've Just Seen a Face  2 :03
2. Norwegian Wood (This Bird Has Flown)   2 :24
3. You Won't See Me  3 :23
4. Think for Yourself (George Harrison) 2 :15
5. The Word  2 :40
6. Michelle  2 :39
Face B
No Titre Durée
7. It's Only Love  1 :53
8. Girl  2 :30
9. I'm Looking Through You  2 :25
10. In My Life  2 :23
11. Wait  2 :11
12. Run for Your Life  2 :18
30 :00

Le Rubber Soul américain ne comportait pas les titres Drive My Car, Nowhere Man, If I Needed Someone et What Gœs On, mais bien les titres I've Just Seen a Face et It's Only Love, de l'album Help!. Il sonnait plus pop. Les titres écartés sortirent sur l'album américain suivant, Yesterday... and Today (reconnue pour sa pochette originale, la «pochette boucher»). La version américaine, réduite par conséquent à douze chansons, durait trente minutes tout juste, contre trente-six minutes pour l'édition anglaise.

Personnel

Notes et références

  1. The Beatles Atnhology, Seuil 2000
  2. Mark Lewisohn, The Complete Beatles Rcording Sessions, Hamlyn, 1988
  3. Steve Turner, l'intégrale Beatles, Editions Hors Collection, 1999
  4. On peut les entendre dans le disque Anthology II sorti en 1995
  5. La Butcher Cover sur wp :en
  6. La nouvelle pochette de Yesterday and Today sur wp :en

Liens externes et sources

Recherche sur Google Images :



"The Beatles–Rubber Soul"

L'image ci-contre est extraite du site 20watts.wordpress.com

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La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 24/11/2009.
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