Légende sur la mort de Paul McCartney

La légende sur la mort de Paul McCartney est une des premières et des plus célèbres théories du complot de l'histoire du rock.



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La légende sur la mort de Paul McCartney (quelquefois nommée «PID» pour «Paul Is Dead») est une des premières et des plus célèbres théories du complot de l'histoire du rock. Répandue à la fin des années 1960, la rumeur prétendait que Paul McCartney, bassiste et co-leader des Beatles, serait mort en 1966 dans un accident de voiture et qu'un sosie l'aurait remplacé. C'est le disc-jockey américain Russ Gibb qui aurait lancé cette rumeur le 12 octobre 1969[1], [2].

Histoire

Lancement

La rumeur est lancée après la sortie de l'album Abbey Road, en 1969. L'événement déclencheur est la pochette du disque, représentant les quatre Beatles traversant un passage piéton. La configuration de la scène regorgerait de preuves concernant la mort de Paul McCartney. Initialement, ce dernier est pieds nus, comme les personnes enterrées en Inde. Il est précédé par Ringo Starr habillé en noir — couleur de la mort en Occident — et par John Lennon habillé en blanc — couleur de la mort en Orient. George Harrison ferme la marche, et son jean témoignerait du fait qu'il s'est chargé de la mise en terre. De plus, la plaque d'immatriculation de la voiture en arrière-plan, LMW 28 IF, signifierait «Living McCartney Would be 28 IF», soit «Paul McCartney vivant aurait 28 ans si...»[3]. En réalité, étant né en 1942, Paul McCartney avait 27 ans à cette époque.

Considérer McCartney comme étant mort implique nécessairement que le comparse de Lennon, Harrison et Starr n'est qu'un sosie. Les efforts sont par conséquent concentrés pour, d'une part, déterminer le moment de la mort de Paul et , d'autre part, prouver qu'il est remplacé par un imposteur. D'autres indices iraient dans ce sens : le Paul de la pochette de l'album porte sa cigarette de la main droite, tandis que c'est un gaucher notoire ; à l'époque de l'album Sgt. Pepper, en 1967, les Beatles portaient la moustache, prétendument pour se rendre méconnaissables, etc. Arrive par conséquent l'hypothèse d'un accident de la route, en 1966, qui aurait mis un terme à la vie du bassiste, et qui, pour des raisons d'ordre commercial, aurait été remplacé par un sosie.

Le véritable accident

Paul McCartney a bel et bien eu un accident en 1966, uniquement il s'agissait d'un simple accident de cyclomoteur sans gravité. Il a cependant eu une dent cassée et la lèvre fendue — visibles sur le clip de Rain — et il s'est fait recoudre presque immédiatement par le médecin d'une connaissance. Le travail, plutôt mal réalisé, l'a ainsi contraint à se laisser pousser la moustache provisoirement.

Réaction de McCartney

Paul McCartney laisse courir la rumeur : ce côté canular l'enchante. Il fera juste un bref commentaire : «Qu'est-ce que j'apprends ? Je suis mort ? Pourquoi suis-je toujours le dernier à être mis au courant de tout ?». D'autre part, c'est une promotion gratuite inespérée pour Abbey Road. [4][5]

En 1993, il y fera une allusion humoristique en pastichant la couverture de Abbey Road. Sur le même passage piéton, Paul est accompagné de son chien mais, cette fois, la plaque d'immatriculation de la voiture blanche est «51 IS», attestant qu'il est bien vivant et qu'il a 51 ans[6]. Son album, une compilation de concerts, s'intitule Paul is Live, pour marquer le contraste avec Paul is dead.

Les «indices»

Depuis le lancement de la rumeur, ceux qui en sont partisans se déchaînent pour trouver des sens cachés et des indices en examinant la discographie du groupe. A titre d'exemple, à la fin de Strawberry Fields Forever, certains ont cru entendre John Lennon murmurer «I buried Paul» («j'ai enterré Paul»). Par la suite, Lennon a indiqué qu'il marmonnait en réalité «cranberry sauce»[7]. Dans le même ordre d'idées, on croit lire «OPD» sur le badge que porte McCartney sur la pochette de Sgt Pepper, soit «Officially Pronounced Dead» («déclaré officiellement mort»), mais c'est en réalité «OPP» qui y est inscrit, pour «Ontario Provincial Police». La phrase «He blew his mind out in a car» («il s'est éclaté la cervelle en voiture»), dans A day in the life, viendrait aussi corroborer la théorie de la mort de Paul. Mais on sait que John Lennon évoque en fait Tara Browne, l'héritier des brasseries Guinness qui s'est tué fin 1966 au volant de sa Lotus Elan. On pourra aller aussi jusqu'à poser un miroir devant les mots «LONELY HEARTS» au centre de la grosse caisse devant laquelle pose le groupe, ce qui donne «1 ONE I X HE ˆ DIE». Enfin, au verso de la pochette de Sgt. Pepper, ses trois camarades sont de face et lui, de dos.

Puisque les Beatles ont mis en pratique l'idée de passer des bandes musicales à l'envers sur plusieurs de leurs chansons, on peut aussi «retourner» n'importe quel titre, et y entendre de nouveaux prétendus indices. Les allégations les plus célèbres, répandues par Russ Gibb à l'antenne de WKNR-FM, concernent le titre Revolution 9 où on entendrait «Turn me on, dead man... turn me on, dead man... turn me on, dead man... » («Allume-moi, homme mort») en le retournant[8] (ce qui revêt un certain caractère ubuesque étant donné que ce titre contient en lui-même des bandes jouées à l'envers) et , encore plus, la chanson I'm So Tired - elle aussi sur l'album blanc - qui, avec le même procédé, contiendrait la phrase «Paul is a dead man, miss him, miss him, miss him» («Paul est un homme mort, il manque, il manque, il manque») [8]. Ici, le démenti est apporté par le biographe Mark Lewisohn, qui a pu écouter l'ensemble des bandes originales à Abbey Road dans les années 1980 : ce que marmonne John Lennon à la fin de la chanson est en fait : «Monsieur, monsieur, how about another one?». Bref, cet énorme canular va particulièrement loin et continue à se développer depuis quatre décennies, utilisant aujourd'hui les ressources d'internet.

Dans la culture populaire

Notes et références

  1. Pierre Merle, Jacques Volcouve, Les Beatles, Paris, Solar, 1987, (ISBN 226301196 et ISBN 9782263011962) , p. 145
  2. Russ Gibb dit lui-même «avoir enterré Paul à la radio» : Juggling the Beatles sur Blog de Russ Gibb, 21/05/2009. Consulté le 6/06/2009
  3. Voir la pochette de l'album Abbey Road.
  4. The Beatles Anthology, Seuil, 2000
  5. Stan Le Roy Wilson, Mass Media - Mass Culture : An Introduction : McGraw Hill series in mass communication, McGraw-Hill Ryerson, Limited, 1993, 2e éd. , 460 p. (ISBN 0070708258) , p.  288 :
    «The "Paul Is Dead" hoax significantly increased the sale of the Beatles'albums, and it proved that all kinds of messages could be cleverly transmitted in the sound tracks and album covers of popular music.»
     
  6. Voir la pochette de l'album Paul is Live.
  7. (en) Commentaires des Beatles sur Magical Mystery Tour sur The Beatles Ultimate Experience. Consulté le 27/02/2009
  8. Andru J. Reeve, Turn Me On, Dead Man : The Beatles And The "Paul-Is-Dead" Hoax, AuthorHouse, p.  11–13 


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