Beatlemania

Le terme Beatlemania sert à désigner l'enthousiasme extraordinaire qu'ont suscité dans les années 1960 les Beatles, groupe de pop music britannique.



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The Beatles

Le terme Beatlemania sert à désigner l'enthousiasme extraordinaire qu'ont suscité dans les années 1960 les Beatles, groupe de pop music britannique. Leur succès a en effet pris l'ampleur d'un véritable phénomène de société (au delà d'une simple mode), qui n'a eu que peu d'équivalents dans l'histoire de la musique.

Analyse du phénomène de la Beatlemania

La beatlemania est un phénomène d'ampleur énorme ainsi qu'à plusieurs facettes. La jeunesse prend goût à se coiffer et s'habiller à la Beatles, comme en témoignent les photos de rues de l'époque. Des disquaires se spécialisent sur les seuls disques des Beatles. Pour mieux gérer ses stocks la société EMI/Parlophone propose même la présouscription si on désire réserver son exemplaire du prochain disque (avant même qu'il ne soit sorti, ou que quiconque sache à quoi il va ressembler).

L'atmosphère hystérique des concerts les rend quelquefois à la limite de l'inaudible ; le premier ministre britannique remarque néanmoins que ces artistes sont pour le pays une excellente «exportation», y compris en termes d'image : celle de jeunes gens souriants, polis, bien habillés, et pleins d'un humour particulièrement britannique lors des interviews. Ils sont décorés par la reine du Royaume-Uni, le 12 juin 1965, de la médaille de Member of the British Empire (MBE). C'est en fait la plus basse des décorations. Qu'importe ! Certains MBE, froissés, renvoient par dépit leur propre croix à la Reine. Quant aux vrais honneurs, ils arriveront bien plus tard, lorsque James Paul McCartney (mais aussi, côté Stones, Mick Jagger) seront anoblis et d'ailleurs châtelains.

Il profitent des grands débuts de l'ère de la communication, donnent des concerts dans des salles de plus en plus grandes, se servent de l'essor de l'industrie musicale et de la télévision avec des émissions de plus en plus regardées par un public principalement composé des jeunes de l'ensemble des pays : les Beatles sont ainsi les premiers à passer dans une émission diffusée en «Mondovision» le 25 juin 1967 (avec la chanson All You Need Is Love).

Depuis 1965, les Beatles ne chantent quasiment plus qu'en play-back à la télévision et Paul s'en explique : «Nous faisons un très important travail de studio, corrigeant inlassablement la moindre imperfection avec une précision maniaque. Pas question d'offrir aux téléspectateurs, tandis que ce son existe, un autre son déformé par les mauvais studios des plateaux de TV». Toujours en 1965, les Beatles prennent la résolution de ne plus donner d'autographes : «Nous n'avons tout simplement pas suffisament de bras, et nous devons tout de même pouvoir utiliser nos guitares de temps à autre !».

Derrière le succès, hormis la qualité des chansons, un marketing sans faille : on essaie de mettre dans chaque album une chanson qui plaît à la génération précédente (Till There Was You, You Really Got a Hold on Me ; Besame Mucho restera dans les cartons ; voir cependant l'épisode des Bandes Decca) ainsi qu'un standard du rock (Kansas City) de Little Richard en 1959[1].

Pour ne pas se faire cataloguer comme «Mods» et perdre le public des «Rockers», Brian Epstein a une idée : les Beatles, retrouvant un moment le cuir de leurs débuts, sortent un disque de quatre titres de rock «pur et dur» (Matchbox, I Call Your Name, Long Tall Sally, et Slow Down) qui doit être le «disque des initiés» et montre «ce que les Beatles savent vraiment faire lorsqu'il s le veulent». Satisfaits par cet os à ronger, les rockers ne dénigreront plus les Beatles eux-mêmes, mais les fans qui achètent leurs autres disques et ne sachant pas ce qu'est la vraie musique des Beatles, qui ont montré qu'ils savaient faire bien mieux que de la pop. La présence d'un «standard de rock» deviendra pour se concilier ce public (mais également pour se faire plaisir) un inévitable des albums. [2]

Dans le film A Hard Day's Night, tourné en noir et blanc pour ne pas coûter trop cher, mais également pour masquer le fait qu'ils n'ont pas la même couleur de cheveux, et confié à Richard Lester, les Beatles orchestrent habilement leur propre légende, avec un humour particulièrement britannique. Cet humour devient délirant avec Help!, à l'été 1965 (couleurs), où les Beatles se moquent d'eux-mêmes. On va jusqu'à les comparer aux Marx Brothers, ce que John estime excessif. George Harrison, lui, noue une solide amitié avec Eric Idle et le groupe des Monty Python.

L'humour britannique reste une composante inévitable des Beatles. Quelques exemples tirés d'interviews :

«- Que craignez vous le plus ? La bombe atomique ou les pellicules ? (ricanements)
- La bombe atomique, puisque nous avons déjà des pellicules (hurlement de rire de l'auditoire)»

«Pouvez-vous nous chanter quelque chose ?
- L'argent en premier lieu !»

«Répétez-vous beaucoup ?
- Pour quoi faire ? Nous jouons déjà en concert l'ensemble des soirs, vous savez.»

«Vous jouiez jadis des standards. Pourquoi ne le faites vous plus ?
- Parce que désormais, nous en créons.»

«Comment se nomme votre coiffure ?
- Arthur.»

«Ringo, êtes-vous des mods ou des rockers ?
- Personnellement, je suis un mocker [moqueur] (sera repris dans le film A Hard Day's Night

«Comment avez-vous trouvé l'Amérique ?
- En tournant à gauche au Grœnland !»

L'album Rubber soul sera plus tard ainsi appelé pour pasticher l'expression plastic soul (âme influençable). Rubber Sole, qui se prononce presque comme une copie conforme, veut dire «semelle de caoutchouc» !

John Lennon soigne son personnage avant-gardiste en écrivant en 1964 et 1965 deux livres de courtes nouvelles dans un style imagé et surréaliste, In His Own Write [3] puis A Spaniard in the Works[4]. La critique de l'époque ne leur fait pas bon accueil, mais Christiane Rochefort traduira le premier sous le titre En flagrant délire.

Entre-temps, le Beatles fan club travaille à choyer un réseau de fans à qui on concède des bonus (photos inédites, disques hors commerce offerts à Noël). Ces fans témoignent de la popularité des Beatles dont les principaux artisans sont Brian Epstein pour la partie organisation et George Martin pour la partie musicale. Dès le début des années 1960, George Martin fait à tout hasard enregistrer un album de musique symphonique inspirée des Beatles. Un autre, plus élaboré, suivra énormément plus tard pour le remplacer. Vers l'an 2000, un CD appelé Beatles Go Baroque et issu des pays de l'Est fera de même.

Anecdotes

Notes et références

  1. #95 aux États-Unis tandis que la version de Wilbert Harrison se classe #1. Au départ K. C. Loving de Little Willie Littlefield en 1952 sur King Records, Please Mr. Postman est une reprise des Marvelettes sortie sur Tamla, EU, en octobre 1961, #1 EU.
  2. The Beatles - Long Tall Sally
  3. RU, 23/03/1964 [EU, 26/04/64]
  4. RU, 24/06/65 [EU, 1/07/65]

L'héritage musical

Quoiqu'ils ne soient pas les premiers, les Beatles se distinguent du fait qu'ils écrivent et interprètent eux-mêmes leurs chansons lorsque la majorité des formations de l'époque font appel à des compositeurs et des musiciens de studio. En ce sens, ils représentent le prototype du groupe pop/rock et susciteront de nombreuses vocations.

Le groupe et son cinquième membre Georges Martin sont fréquemment cités comme des pionniers en matière de techniques d'enregistrement. Quoiqu'ils n'aient pas découvert la majorité d'entre elles, ils les popularisèrent et les ressources dont ils disposaient leur ont permis de les exploiter pleinement. Les arrangements particulièrement élaborés faisant appel à des instruments atypiques dans la musique rock sont aussi l'une des marques de produit des Beatles. On en note la présence dès Yesterday avec une section de cordes ; on peut aussi citer le sitar de Norwegian Wood ou la trompette de Penny Lane. En outre, la durée des morceaux pop/rock a presque doublé au cours des années 1960, les Beatles sont fréquemment reconnus comme les principaux artisans de cette évolution qui sert à développer des morceaux plus apportés et complexes.

Outre la qualité de leurs albums, les Beatles ont aussi fait date par la gestion marketing de leur image et de leur carrière.

Quelques versions instrumentales

Note : les dates sont indiquées en écriture française (jour/mois/année) et non américaine (mois/jour/année).

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"Beatlemania."

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